La fin de l’année au Japon est un moment où les traditions sont encore très fortes. Entre le 28 décembre et le 3 janvier ( période appelée Nenmatsu-nenshi 年末年始, le pays se consacre presque tout entier à préparer le changement d’année et à le célébrer. Revenons sur certaines des traditions du Nouvel An au Japon.
Avant le réveillon
Les derniers jours de décembre sont très occupés. Tout d’abord, la maison subit un grand ménage « de printemps », osoji 大掃除. Quelques décorations annoncent la fête à venir. Sur la porte, on installe un kadomatsu 門松 fait en général de pin et de bambou. Dans le tokonoma, on place un kagami mochi fait de deux mochi et d’une petite orange amère.
Il faut aussi préparer les cartes de vœux, ou Nengajo 年賀状 et les poster avant le 25/12 pour être sûr qu’elles arrivent entre le 1 et le 3 janvier.
Ensuite il faut préparer les plats qui seront dégustés les premiers jours de l’année. En effet, il est de coutume de ne pas cuisiner les trois premiers jours de l’année. Nous y reviendrons.
Le réveillon du 31 décembre
Vient ensuite le dernier jour de l’année. Le soir du 31 décembre, le plat traditionnel est un plat de soba, toshikoshi soba 年越し蕎麦. Les longues pâtes et fines de sarrasin représentent symboliquement la longue vie à venir au moment du passage à la nouvelle année.
Astuce : Jusqu’au 31 décembre, on adresse à chacun ses vœux de bonne année avec l’expression yoi o-toshi o よいおとしを . Puis à partir du 1er janvier, c’est l’expression akemashite omedeto gozaimasu あけましておめでとうございます qui est utilisée.
Le 1er janvier
Dès minuit, certaines personnes se rendent au temple ou au sanctuaire shinto pour hatsumode 初詣, la première visite au temple de l’année. C’est le moment de faire un vœu pour que la nouvelle année soit bonne et d’écrire ses souhaits sur un Ema 絵馬, petite plaquette en bois. Avec les Ema, sont vendues les hamaya 破魔矢, des flèches en bois « tueuses de démons » qui font offices de porte bonheur.
A partir du 1er janvier et pendant trois jours selon la tradition Heian, la famille mange les plats préparés préalablement dans des plateaux, Osechi ryori おせち料理.
Les ingrédients choisis pour cette cuisine sont très étudiés et plein de sens. Ils sont grillés, séchés ou vinaigrés pour se conserver entre la période de préparation et la période de dégustation. C’est une façon de célébrer le nouvel an japonais en montrant du respect aux dieux.
Trois plats constituent la base de la cuisine. Dans le Kanto, il s’agit des haricots noirs kuromame, la couleur noire » kuro » symboliquement chasse les mauvais esprits et « mame » rappelle l’expression « mami ni hatariku« , travailler assidùment, des kazunoko (œufs de hareng), qui appellent à une nombreuse descendance, des tazukuri (petits poissons séchés avec des grains de sésame) pour assurer une bonne récolte du riz (ta signifie les rizières). Dans le Kansai, le tataki gobo (racine de bardane) remplace le tazukuri.
Mais il peut y avoir également beaucoup d’autres ingrédients. En voici quelques uns : du kamaboko (surimi de poissons, かまぼこ), dont la couleur rouge chasse les mauvais esprits et la blanche apporte la pureté, de la daurade Tai 鯛, en raison du jeu de mot avec le mot médétai (propice) , des crevettes (ebi –海老), dont la forme des antennes rappelle une personne agée et qui est donc sensé apporter la longévité, du poisson grillé (buri,ブリ), pour un avancement en entreprise réussi car le poisson change de forme au cours de sa vie. Enfin on trouve aussi du nishime : un mélange de racines de plusieurs légumes : carottes, gobo (racine de barbane), renkon (racine de lotus) et du taro.
Un détail logistique pour terminer : pendant cette période, certains distributeurs de billets sont fermés, mieux vaut donc penser à retirer un peu d’argent avant les fêtes.
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HM avec l’aide d’Akiko A.