Le 10 septembre 2019, Mathilde et Jonathan, les réalisateurs du film « Dekiru, c’est possible » ont présenté leur démarche lors d’un petit déjeuner Femmes Actives Japon.
Les débuts de l’aventure
Mathilde est orthophoniste, Jonathan entrepreneur. En 2017, ils décident de faire un break et partent pour le Japon découvrir les fermes bio. A travers le Wwoofing (on donne un coup de main dans les fermes ou les villages durables en échange du gîte et de nourriture), ils découvrent peu à peu que de nombreuses initiatives existent, mais qu’elles sont extrêmement mal connues. Fort de ce constat, ils commencent à filmer les communautés qui les entourent, en donnant une large part aux témoignages de tout ceux qui ont franchi le pas.
Des exemples de démarches durables
Pendant leur périple, Mathilde et Jonathan ont par exemple découvert sur l’île de Yakushima, un éco village construit sur le principe de la bonne volonté : chacun construit, cuisine, participe, prend des initiatives selon ses désirs (et ça marche !). Dans l’école alternative, les enfants, en autonomie, décident sur quel sujet ou projet ils vont s’investir.
A Kamikatsu, ville « zéro déchets », 80% des déchets sont réutilisés ou recyclés, avec un bénéfice financier direct pour le village, puisque l’incinération des déchets a un coût élevé.
Mais également un café communautaire, des « Transition Towns » où les principes de permaculture sont appliqués à l’échelle d’une ville. Sur une centaine de Transitions Towns dans le monde, une dizaine se trouve au Japon.
Quel est le degré de conscience durable et environnementale au Japon ?
Beaucoup de japonais ont une part d’attitude durable sans s’en rendre compte. Par exemple à travers le tri des déchets. Mais les japonais réellement engagés sur le sujet sont une minorité.
« Il ne faut pas compter sur le gouvernement ou l’industrie (lobbying très fort de l’industrie chimique) pour faire changer les choses, mais beaucoup d’initiatives locales existent. Le problème est qu’elles ne sont pas relayées par les médias (You-tube est assez en retard au Japon), et ne bénéficient que d’une notoriété très faible. C’est pour cette raison que nous avons eu envie de les faire connaître à travers un film. » expliquent Mathilde et Jonathan.
Quels sont les facteurs clés de succès pour ces initiatives ?
Un facteur commun à toutes ces expériences est que les participants n’ont pas abandonné leurs autres activités, et disposent donc de revenus stables. Leur engagement dans des activités de développement durable est un plus, auquel ils peuvent se consacrer sans préoccupation d’une rentabilité à court terme, qui serait illusoire.
Qu’est-ce qui vous a le plus surpris ?
« Un point frappant est l’harmonie qui règne entre les membres de la communauté. Alors qu’en France il n’est pas rare de voir des tentions (voire des conflits) au sein des communautés, ici les choses se passent simplement, sans heurt. Cela tient certainement au caractère profond des japonais, attachés à l’harmonie (Wa) dans leurs relations et dans leur vie.
Et le fait que nous ayons rencontré des gens heureux, épanouis, souriants, ouverts. A l’opposé de l’archétype japonais auquel nous sommes confrontés tous les jours ! » continuent Mathilde et Jonathan. Le développement durable rendrait heureux ?
Pour aller plus loin :
Voici quelques liens vers les sites, films et livres évoqués en séance ainsi que le contact du distributeur du film Dekiru.
« Dekiru c’est possible »
Bande annonce du film :
Il est possible (comme particulier ou au sein d’une association) d’organiser des projections du film, en contactant Kenji Sekine film@unitedpeople.jp, ou en remplissant un formulaire sur le site cinemo.
D’autres inspirations
Des films sur le développement durable : vous pouvez regarder « Solutions Locales pour un Désordre Global » de Coline Serreau (un peu déprimant), enchainer avec les films « Demain » ou « En Quête de Sens » pour ne pas tomber en dépression… Nous pouvons mentionner aussi aussi le documentaire « Rainbow Valley » sur la permaculture.
A lire également : Ecotourisme à Tokyo: le kit de survie
D’autres ressources peuvent être trouvées sur internet, sur la ville Zéro déchets de Kamikatsu, sur Fujino (ville en transition), on peut également suivre la page Facebook « Mr Japanization ».
Quelques livres : « L’économie symbiotique » de Isabelle Delannoy, ou le livre de Masanobu Fukuoka sur la permaculture, « La révolution d’un seul brin de paille ».
CB & HM