Le 16 octobre 2018, Samantha Lassaux est revenue, lors d’un petit déjeuner organisé par l’association Femmes Actives Japon, sur son parcours professionnel au sein du Meiji Kinenkan. A cette occasion, elle a partagé son expérience et ses difficultés et donné quelques conseils.
Le Meiji Kinenkan est un complexe événementiel, situé dans le quartier de Gaienmae à Tokyo, rattaché au sanctuaire Meiji Jingu, qui accueille mariages, cocktails, séminaires d’entreprises et autres événements. Il dispose par ailleurs de plusieurs restaurants ouverts à tous. Samanta Lassaux travaille au département des ventes et est chargée de proposer les services et prestations du Meiji Kinenkan à des clients internationaux.
Après avoir été embauchée, via son réseau, par le grand prêtre du Meiji Jingu, Samantha Lassaux a commencé à travailler comme « Office Lady » .
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Au bout de quelques mois, elle fait part de son souhait d’évoluer et le responsable du service des événements y voit une opportunité, car le Meiji Kinenkan souhaite diversifier sa clientèle et s’ouvrir aux clients étrangers. Il lui propose donc de rejoindre son service et de prendre son poste actuel.
Au travers de son expérience personnelle dans cette entreprise japonaise traditionnelle, en tant que seule femme étrangère, Samantha nous a proposé des clés pour mieux comprendre son environnement et réussir son intégration.
Identifier les différents acteurs
Il est important de commencer par bien identifier les acteurs autour de votre mission. Cette cartographie de la société vous permettra d’avancer plus sereinement. Cela est vrai dans toutes les entreprises mais peut être un peu plus complexe au Japon du fait de la barrière de la langue. Identifiez également les personnes qui pourraient vous aider à décoder les points -souvent nombreux- qui vous échappent dans une réunion, ou dans une situation inattendue. Quand vous le pouvez et si vous êtes invités, n’hésitez pas à participer aux nomikai (dîner/ soirée entre collègues).
Apprendre le japonais
Si vous en avez la possibilité, apprendre le japonais vous aidera dans la relation avec vos collègues. Votre intégration ira croissante avec votre maîtrise de la langue.
Bien s’entourer
Lorsque vous entrez dans une entreprise japonaise, il faut savoir que la plupart de vos collègues progressent à l’ancienneté. Ils ont probablement démarré en bas de l’échelle. Bien sur, cela ne doit pas vous empêcher, si vous occupez un poste de manager, de nommer un collaborateur qui vous est précieux à un poste plus avancé que prévu dans son parcours, mais cela vaudra quelques explications.
Ne pas perdre son identité
Samantha a beaucoup insisté sur ce point, ce qu’elle appelle la «carte gaijin». Sur certains sujets, vous arriverez à faire des efforts mais parfois cela ne cadrera pas avec votre personnalité. Dans ce cas là, restez vous-même et votre entourage professionnel s’adaptera avec le temps. Ainsi, Samantha a continué à quitter son poste à 18h (sans demander systématiquement l’autorisation de son chef) même si la plupart de ses collègues restent plus tard. Les japonais ont, en effet, l’impression de ne pas être suffisamment engagés dans la vie de l’entreprise s’ils partent trop tôt du bureau. Samantha, elle, avait plutôt l’impression de beaucoup donner la journée et de mériter une bonne soirée. Le fait qu’elle soit une étrangère a bien sûr joué dans l’acceptation de son attitude. Mais, après tout, c’est parce qu’elle était étrangère qu’elle a été recrutée. Il ne faut pas perdre cela de vue. Si un étranger a été recruté pour le poste, c’est que cela était nécessaire. Si l’on attend de lui qu’il respecte a minima les codes de l’entreprise, on ne souhaite pas qu’il se japonise. Au contraire, sa différence doit être considérée comme un atout.
En conclusion, Samantha nous a rappelé l’importance d’aimer son travail et sa société. Ce sont des conditions fondamentales pour parvenir à s’adapter à l’environnement de travail complexe des entreprises japonaises. Enfin, le réseau, comme celui proposé par Femmes Actives Japon, joue un rôle important. Sortir de son isolement, rencontrer d’autres étrangers évoluant dans des structures similaires, permettent de partager les expériences et de relativiser.
HM
Fred
Finir sa journée de travail avant les collègues japonais est souvent difficile en tant qu’étranger. On a souvent peur des préjugés. Mais comme dit l’article il vaut mieux jouer la carte de l’étranger dans ce cas de figure.