Alors que les boucles d’oreilles, sautoirs, colliers Jukyu sont en train de faire fureur à Tokyo, nous avons rencontré Candice, qui a donné naissance à ces créations d’inspiration japonaise et pour qui créer est un véritable art de vivre. Avec l’aide du club Entrepreneures de l’association Femmes Actives Japon, elle a pu donner un élan à ses créations qui sont passées d’une activité de loisirs à une activité professionnelle.
Candice et la joie de créer
Très tôt, enfant, elle ressent l’envie et même le « besoin de créer »: « Quand j’y réfléchis maintenant, je m’aperçois que tous mes jeux comportaient une part créative. Il fallait que j’invente et surtout que je crée moi-même. » Elle se souvient de ces après-midi entiers passés sur des activités manuelles, scoubidous, bracelets brésiliens et surtout pâtisserie, sa passion première !
Plus tard, cette sensibilité à la création et ce goût pour les arts la conduisent à intégrer un lycée d’arts plastiques. « Je garde de très bons souvenirs de cette période d’études à visiter les expositions, les musées d’art moderne ou ancien ». C’est à ce moment qu’elle commence à créer ses propres bijoux fantaisie, pour son plaisir.
Le « Do it yourself » occupe une place très importante dans son quotidien et avec le temps, cela devient presque vital : « Quand je réalise quelque chose par moi-même, ça me détend, ça me fait ressentir un tel plaisir que c’est même devenu addictif, j’ai besoin de créer ! »
Candice et le Japon, fascination pour la vie nippone
Depuis sa plus tendre enfance, le pays du soleil levant la fascine. « J’ai toujours voué une véritable admiration pour la culture japonaise, pour son artisanat frôlant la perfection, rien n’est jamais laissé au hasard, tout est toujours très précis. »
Alors, un beau jour de 2015, quelle n’est pas sa joie lorsqu’elle apprend que son mari a obtenu un poste au Japon et qu’ils vont y vivre plusieurs années, en famille. C’est alors l’occasion pour Candice de découvrir, sur place, toute la richesse des arts japonais. Si elle est absolument ébahie par leur beauté et leur précision, les jardins remportent sa préférence « Dans un jardin japonais, tout est juste parfait, propre, net ».
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A Tokyo, elle décide de s’installer près du lycée Français et a eu l’opportunité de nous faire visiter le quartier : Itabashi, le Quartier du lycée français de Tokyo.
Dès son arrivée, elle chine dans les nombreux marchés aux puces, organisés régulièrement à Tokyo, et participe à de multiples ateliers créatifs : kumihimo, cette forme japonaise de tressage, origami, mizuhiki ou création de volumes à partir de cordelettes de papier tressé… Et un beau jour, elle s’essaie à l’habillage d’objets en papier washi… et là, c’est un véritable coup de cœur.
Coup de foudre pour le washi
Le papier washi, c’est un papier typiquement japonais, très épais et résistant. Partie intégrante de la culture nippone, sa fabrication artisanale date du VIIe siècle et a été classé au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco en 2014. Les fibres du kôzo, ou mûrier à papier, sont utilisées pour la fabrication de ce papier de grande qualité. Au Japon, le washi est surtout utilisé dans la fabrication des lampes et des paravents mais aussi pour l’origami, la carterie, les travaux de reliure ou encore de cartonnage.
La rencontre avec ce matériau est pour Candice une véritable révélation. Elle aime sa texture mais elle est aussi fascinée par ses motifs. « De nombreuses représentations sont traditionnelles, comme le motif Seigaiha « mer bleue et vagues » ou encore Asanoha, cette sorte d’étoile à six branches, représentant une feuille de chanvre et reconnaissable en un coup d’œil ».
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Jukyu Bijoux ou l’histoire d’un véritable succès
Il a suffit qu’une première amie, puis une deuxième puis une troisième, flashent sur ses boucles d’oreilles et veuillent les mêmes, pour que l’idée de vendre ses créations germe dans son esprit. Jukyu Bijoux était né ! Le secret de cette réussite ? Une alliance parfaite entre culture et art japonais, adaptés à un style et à un goût très contemporains.
Préférant être conseillée avant de se lancer, elle s’inscrit au Club des entrepreneures au sein de l’association Femmes Actives Japon. Elle bénéficie alors de formations et d’ateliers sur des thèmes variés, business plan, gestion des coûts ou encore Instagram. « C’est grâce au Club des entrepreneurs que j’ai pu lancer aussi rapidement la commercialisation de mes bijoux. Nous nous retrouvons une fois par mois pour parler de nos avancées, de nos difficultés. Les conseils de chacune des participantes aident à évoluer et nous ne nous ne nous sentons jamais seules. Cela aide à entreprendre sereinement. » explique Candice.
Désormais, dans les boutiques de papier traditionnel, un motif, un détail, fait bouillonner son imagination. « Ici, il suffit d’ouvrir les yeux pour être inspirée ! ». Dès qu’elle a un papier en main, les idées fusent, elle imagine immédiatement quel type de support, quelle perle pourront être utilisés et sublimeront le motif. En paralèlle, les photos postées sur Facebook ont de plus en plus de succès.
Ce qu’elle préfère par dessus tout ? Chiner une chute de papier dont la production a été arrêtée, savoir qu’elle ne pourra fabriquer qu’un seul bijou et rendre, de ce fait, la pièce unique.
Fabrication artisanale et en édition limitée lui tiennent vraiment à cœur. Chaque bijou est travaillé pour être unique. Candice réalise des modèles sur mesure : « Tout est faisable. On peut choisir une monture, un coloris, un motif, une perle spécifique… L’idée c’est vraiment que le bijou fasse plaisir et qu’il soit un véritable coup de cœur ! ».
Voici donc une idée de cadeaux toute trouvée pour ceux qui vivent au Japon et qui souhaitent emporter dans leurs valises un souvenir original et tendance à offrir cet été. Et pour les autres, Jukuy Bijoux expédie partout dans le monde !
Prochaine vente : le 4 octobre 2019. Pour en savoir plus, cliquer ici.
Les adresses préférées de Candice à Tokyo
Quand il a fallu citer ses adresses préférées, Candice a retenu pour les apprêts servant à la confection des bijoux : Parts Club (Taito-ku, Asakusabashi, 1 chome 9-12 )et Kiwa Seisakujo Asakusabashi (Taito-ku, Asakusabashi, 2 chome 1-10).