La Diplomatie Économique au Japon, par Julie Poirier, Conseillère à l’Ambassade du Canada

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La diplomatie économique est une des missions des ambassades étrangères au Japon. Cela consiste à promouvoir et accompagner les entreprises nationales au Japon, mais également à négocier des accords commerciaux plus globaux. Dans le cadre des petits déjeuners Femmes Actives Japon, Julie Poirier, conseillère et déléguée commerciale Senior à l’ambassade du Canada, a présenté l’exemple de son pays.

Julie et le Japon

Alors qu’elle est en poste au Canada, Julie Poirier se voit proposer l’opportunité de partir au Japon. Pendant les deux années qui précédent son départ, elle bénéficie de cours de japonais et d’introduction aux caractéristiques et aux coutumes du pays.

Son métier consiste aujourd’hui à connaître les entreprises, à comprendre les produits, les marchés  et également à créer des liens avec les entreprises japonaises. L’enjeu est de réussir à «sympathiser» tout en conservant  un côté sérieux et professionnel. Il s’agit souvent, par exemple, d’expliquer les atouts des produits canadiens lors d’un dîner. L’importance de la « Nomunication »  (communication conviviale autour d’un verre) au Japon ne doit pas être sous-estimée.

La diplomatie économique du Canada au Japon

Le corps diplomatique canadien existe depuis 152 ans et compte 1200 agents dans le monde. Au Japon, l’ambassade dénombre 130 employés dont 35 canadiens.

Les services commerciaux ont pour mission de faire de la promotion commerciale. C’est-à-dire accompagner gratuitement les entreprises canadiennes dans leurs démarches au Japon, mais aussi attirer des capitaux japonais au Canada.

A l’heure actuelle, 80% des exportations du Canada vont vers les États-Unis, et concernent les secteurs de l’automobile, de l’aérospatial et des matières premières. Il  est donc nécessaire pour le Canada de diversifier ses exportations et de trouver de nouveaux partenaires.

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Les accords commerciaux canada – Japon © Getty images / istockphotos/ Zerbor

Pour aller dans ce sens, un accord de Libre Échange a récemment été signé avec onze pays d’Asie Pacifique, notamment l’Australie et le Japon ( le CPTPP ). Pour le Canada, les secteurs d’exportation intéressants en Asie sont le bœuf, l’automobile et l’agriculture. A titre d’exemple, le nouvel accord entre le Canada et le Japon permettra, à terme, d’abaisser les droits de douane sur le bœuf  canadien de 35%  à 9% pour entrer sur le territoire japonais .

Pour aller plus loin : consulter les données en terme d’importation et d’exportation sur le site de l’Ambassade du Canada

A savoir : Les droits de douane appliqués à l’entrée des produits étrangers sur le marché intérieur d’un pays permettent de protéger et favoriser la production des entreprises nationales.

Par ailleurs, le Canada aimerait se positionner sur le secteur de l’Intelligence Artificielle, en incitant notamment les entreprises japonaises à installer des centres de recherche sur son territoire, au plus près des innovateurs (ouverture d’un centre de Recherche et Développement Fujitsu au Canada par exemple).

Les grands groupes japonais ont parfois des modes de fonctionnement ancien et sont devenus frileux en terme d’investissements après la crise de 2007. Mais  ils prennent petit à petit conscience de leur nécessité d’évoluer pour favoriser l’innovation et l’ouverture internationale. De nombreux échanges sont ainsi favorisés.

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Etre une femme dans le milieu diplomatique

A l’ambassade du Canada, l’équipe commerciale compte autant d’hommes que de femmes. Le Canada est très avancé sur la question de la parité et c’est au Japon, pour la première fois au cours de sa carrière, que Julie a ressenti une véritable différence de traitement en tant que femme. Dans un pays où les postes-clé en entreprise sont tenus par des hommes, il lui a parfois été  difficile d’établir avec ses interlocuteurs japonais la relation de confiance évoquée plus haut. Il lui a fallu tourner à son avantage le « désavantage » d’être une femme et jouer la carte de « l’exotisme ». Il faut toutefois noter un changement des mentalités japonaises avec le renouvellement des générations, ce qui va faciliter les relations diplomatiques et commerciales «  homme/femme » .

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En conclusion, Julie Poirier assure que le commerce, qui offre la possibilité d’un échange « WIN-WIN », permet de faire bouger les lignes et offre plus de flexibilité que la diplomatie politique «traditionnelle». Après 4 ans de travail au sein de la division commerciale à Tokyo, Julie quittera dans quelques mois le Japon et ses habits de « diplomate commis voyageuse » pour rejoindre Ottawa et poursuivre une carrière aux multiples facettes, en gardant en tête cette réalité dans l’exercice de ses futures fonctions

Pour suivre Julie Poirier et ses aventures au Japon, n’hésitez pas à consulter son blog.

HM

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